En choisissant d’accorder des agréments aux Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) pour exercer entre autres dans le secteur d’épargne et de crédits, l’Etat n’a du tout pas mal fait avec la volonté affichée de sa part de faire étendre en quelque sorte les services bancaires. Mais il y a de ces responsables des structures en question qui travaillent à plomber cette forme de libéralisation pour agir au travers des normes et selon leur bon vouloir défiant ainsi le dispositif d’encadrement pour le respect des normes et le bon fonctionnement dans le domaine. En effet, des plaintes enregistrées contre la plupart de ces établissements financiers, le minimum en matière de respect des dispositions en vigueur est foulé aux pieds pour ne pas dire constamment violé rien que pour la satisfaction d’intérêts personnels et égoïstes. Absence de contrat de travail pour les personnels ; utilisation d’agents aux profils inappropriés ; violations abusives des droits des travailleurs surtout des femmes ; non tenue des engagements pris vis-à-vis de la clientèle bref, la liste des griefs contre ces gens qui sapent les normes retenues pour le bon fonctionnement des SFD au Bénin est longue. A commencer par la posture de certains responsables qui se permettent de faire travailler des personnes sans contrat et qui se plaisent à traiter leurs collaborateurs ainsi comme si c’était réglementaire. Profitant de la situation de manque d’emploi dans le pays, ils travaillent à saboter l’avenir des jeunes sous leurs responsabilités qu’ils exploitent comme des esclaves. Le mode opératoire souvent de leur part consiste à faire appel à des stagiaires qu’ils pompent à fond contre ou non des miettes pour ne pas faire découvrir leurs manœuvres. Et passées les périodes de stage qui se prolongent sans acte pour ceux qui poursuivront l’aventure parce qu’ayant des mérites, ils affichent leur vraie face en s’obstinant de conclure tout contrat dûment signé et devant préciser la nature de la collaboration ainsi que les obligations et les droits de chaque partie. Une structure dont il sied de garder pour le moment le nom et réputée dans cette mauvaise pratique et ayant son siège principal à Cotonou, va même à travers ses responsables à des menaces de renvoi de tout agent qui demande à se faire établir un contrat. Les cas les plus révoltants restent ceux de ces hommes et femmes employés par cette structure ayant déjà passé plusieurs années sans le précieux document. Il leur est simplement opposé des actes d’intimidation du genre à leur retirer le très minimum qu’on leur jette à la figure. Et aucune réclamation pour faire améliorer les choses dans ce sens n’est acceptée jusqu’à ce que fermant les yeux sur l’injustice, certains se décident à partir. Toujours pour saper les droits dans le secteur, cette structure fait appel pour servir d’agents pourquoi pas de responsables financiers, à des informaticiens, restaurateurs et tout court à des personnes pas du tout formées pour la profession. L’objectif apparemment visé est de sous-payer le personnel et d’affaiblir ceux disposant de profil pour le job. Des cas flagrants de violations de droits auxquels s’ajoutent les traitements dégradants à l’égard de certaines employées en situation de couple mutées sans dispositions préalables et maintenues aux services jusqu’à des heures tardives. A ce sujet et selon les témoignages, la règle apparemment au niveau de cette structure consiste à se débarrasser des femmes employées qui choisissent et de bons droits à un âge donné de s’engager maritalement. Dès que ces nouvelles parviennent aux oreilles du premier responsable de la structure en question, les manœuvres pour faire partir les intéressées pourtant sur le bon chemin et professionnellement sans reproche, sont déclenchées. Des affectations punitives sont prononcées visiblement dans le dessein de contraindre les personnes concernées à la démission. C’est simplement le désordre qui est relevé de la part du responsable de ce SFD qui se comporte en Django et dénie souvent à certains de ses collaborateurs, le droit aux congés. Et personne jusque-là même les clients auprès de qui sont collectées des ressources pour le contraindre à la posture indiquée en vue de tenir les différents engagements pris. Un cas d’indélicatesse auquel s’ajoutent ceux d’autres structures qui pourrissent de par leurs pratiques le secteur des Systèmes Financiers Décentralisés. Des comportements qui devront appeler à la réaction des autorités pour faire arrêter le désordre dans le secteur.
Ce qui urge…
Face à la situation présentée dans le secteur des SFD et pour éviter tout effet de contagion, il sied que les structures compétentes comme le ministère de l’Economie et des Finances, celui du Travail et pourquoi pas l’Institut national de la femme se saisissent du dossier pour des investigations en vue de décisions conséquentes. Car, il est inadmissible que dans un pays de lois comme le Bénin, l’on se permette d’exploiter pendant des années des jeunes sans contrat et constamment menacés de renvoi. Il ne paraît pas également audible d’entendre que des femmes en âge de se marier et agissant comme tel fassent objet de chantage comme si elles n’avaient pas le droit de se prendre ainsi. Revenant à l’inexistence de contrat de travail, cette situation devra être prise en mains par les structures qualifiées appelées à chercher à voir clair dans ce qui se passe en la matière. D’autant plus que selon des investigations, des Attestations de travail sont délivrées à des agents pourtant sans contrat de travail ; des actes en totale contradiction avec les prescriptions dans le secteur. C’est l’occasion pour l’Etat d’agir et taper très fort dans la dynamique d’extirper des rangs des SFD ces structures qui bafouent les règles établies. Pourquoi en de pareilles circonstances ne pas appeler à l’intervention de la Criet pour tirer au clair les cas d’abus vis-à-vis des clients. Se réservant pour le moment de rendre publics les noms des structures dans le cas, on appelle à la prompte intervention des autorités pour que cesse le désordre. Dossier à suivre….
Dynamisme Info : Édition du 11 Avril 2022