Appel à ne pas promulguer la Constitution révisée : Basile Ahossi dans une clairvoyance salutaire

Invité sur le plateau de Crystal News, Basile Ahossi, élu de la 17ᵉ circonscription électorale et deuxième vice-Président de l’Assemblée nationale, a livré une prise de position qui, au-delà de son apparente fermeté, révèle un positionnement politique plus subtil qu’il n’y paraît. Opposé à plusieurs innovations majeures issues de la réforme constitutionnelle, l’élu ne s’inscrit pas pour autant dans une logique de rupture frontale avec le Chef de l’État, mais dans ce que l’on peut qualifier de soutien nuancé à Patrice Talon. Sur le fond, Basile Ahossi n’a pas mâché ses mots. Trêve politique, création d’un Sénat, instauration du septennat ; il rejette clairement ces options, estimant que la révision constitutionnelle n’était ni opportune ni bénéfique. Pour lui, la révision elle-même n’a pas été une bonne chose. Une appréciation sévère qui s’accompagne d’une critique toute aussi dure des conditions dans lesquelles le texte a été adopté, notamment les coupures d’électricité lors de la séance parlementaire, qu’il considère comme un épisode préjudiciable à l’image de l’institution et de son Président, Louis Vlavonou. Cependant, cette opposition ne se traduit pas par une contestation globale de l’autorité présidentielle. En appelant Patrice Talon à ne pas promulguer le texte pourtant validé juridiquement, Basile Ahossi s’adresse au Chef de l’État non comme à un adversaire, mais comme à un arbitre ultime capable, selon lui, de revenir sur un processus qu’il juge mal engagé. Sa déclaration « l’homme peut changer à tout moment » traduit moins une défiance qu’un pari sur la capacité du président à reconsidérer sa position au regard du contexte national. Par ailleurs, son soutien affiché au candidat Romuald Wadagni à la présidentielle confirme que Basile Ahossi se projette davantage dans une alternative politique structurée que dans une logique d’opposition systématique au régime en place. Il critique la réforme, mais ne remet pas en cause le principe de la continuité de l’État ni la légitimité du président à décider ultérieurement. En définitive, les interventions et les prises de position de Basile Ahossi traduisent un soutien nuancé à Patrice Talon. Un soutien qui n’est ni alignement automatique ni contestation radicale. Il s’agit plutôt d’une posture critique interne, fondée sur des désaccords de fond, mais portée par l’idée que le chef de l’État demeure un acteur rationnel, capable d’entendre les réserves exprimées et, le cas échéant, d’infléchir sa décision dans l’intérêt supérieur de la nation.

*Dynamisme Info*

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