Pendant de longues années, Candide Azannaï s’est imposé comme l’une des voix les plus libres et les plus acerbes du paysage politique national. Sans détour, sans précaution excessive de langage, il a régulièrement livré ses analyses sur la gouvernance et l’état du pays, souvent sur un ton acerbe, parfois brutal, mais toujours assumé. Ses prises de position n’ont jamais fait de cadeau au régime en place, au point que beaucoup le considéraient comme l’un des très rares acteurs politiques capables de dire, de façon crue ce que d’autres pensaient tout bas. Cette liberté de ton, inhabituelle dans un contexte politique marqué par la prudence et l’autocensure, a longtemps intrigué. À chacune de ses sorties, une même question revenait dans l’opinion : comment se fait-il qu’un discours aussi frontal, parfois aux limites de l’offense politique, ne suscite aucune réaction judiciaire ou administrative ? Certains y voyaient la preuve d’une tolérance du pouvoir, d’autres l’illustration d’un statut particulier dont jouirait l’homme politique. Cette perception avait même été confortée publiquement. Lors d’une de ses sorties médiatiques, le Porte-parole du gouvernement avait laissé entendre en substance, que Candide Azannaï ne posait pas de problème particulier au régime dans la mesure où ses propos ne constituaient pas une offense au sens de la loi. Une déclaration qui avait renforcé l’idée qu’il existait des voix « intouchables » telles que celles de Candide Azannaï protégées par leur statut, leur parcours ou leur singularité politique. C’est donc avec une réelle surprise que l’opinion a appris son interpellation par la police, survenue à un moment où on s’y attendait le moins. L’événement marque une rupture symbolique forte, celui que beaucoup percevaient comme un intouchable de la République se retrouve à son tour confronté aux réalités des ennuis judiciaires. Au-delà du cas personnel, cette interpellation interroge sur les lignes qui bougent, sur la tolérance réelle à la critique frontale du pouvoir et sur le message envoyé à ceux qui, jusque-là, pensaient qu’aucune voix n’était véritablement hors d’atteinte.
*Dynamisme Info*