Dans une lettre ouverte adressée aux Présidents de la Commission de la CEDEAO et de l’Union Africaine, Daniel Edah dénonce avec vigueur la révision constitutionnelle adoptée au Bénin dans la nuit du 14 au 15 Novembre 2025. Selon lui, cette réforme majeure, intervenue après le dépôt officiel des candidatures pour les élections de 2026, viole clairement les normes électorales établies par la CEDEAO. Dans sa lettre, Daniel Edah, membre du Parti Les Démocrates rappelle que la révision, qui porte notamment la durée des mandats électifs de cinq à sept ans et crée un Sénat, intervient à moins de six mois des scrutins présidentiel, communal et municipal. Un timing qu’il juge incompatible avec l’article 2(1) du Protocole de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance, lequel interdit toute modification substantielle des règles électorales dans les six mois précédant une élection, sauf large consensus entre les acteurs politiques. Au-delà de la forme, il souligne que cette réforme met en péril plusieurs principes fondamentaux du droit électoral tels que la stabilité du cadre juridique, l’égalité des candidats et la sécurité juridique des candidatures déjà validées. Il évoque aussi une colère populaire accentuée par les coupures d’électricité survenues au moment du vote, perçues par de nombreux citoyens comme suspectes. Dans son courrier, Daniel Edah interpelle directement les deux organisations régionales en leur demandant un examen urgent de la conformité de cette révision, la publication de conclusions officielles et la prise de mesures appropriées en cas de violation avérée des normes régionales. Pour lui, la CEDEAO et l’Union Africaine ne peuvent rester spectatrices face à ce qu’il qualifie d’atteinte manifeste aux engagements démocratiques librement souscrits par les États membres. Avec cette lettre ouverte, Daniel Edah met la pression sur les institutions africaines et relance le débat national sur la légitimité du processus électoral en cours au Bénin.
*Dynamisme Info