Les propos du Porte-parole du Gouvernement affirmant que Les Démocrates ne mettraient en doute que les dossiers de la FCBE et non ceux de l’UP-R ou du BR relèvent d’une lecture réductrice et politiquement orientée de la situation. Une telle interprétation vise à présenter LD comme un parti préoccupé uniquement par une compétition dans l’opposition, alors que la démarche du parti concernait essentiellement la transparence du processus. En réduisant la position de LD à une comparaison d’audience avec la FCBE, le gouvernement tente d’installer l’idée que le principal parti d’opposition reconnaît implicitement la suprématie des partis de la mouvance. Cette conclusion est non seulement hâtive, mais aussi déconnectée des réalités politiques du terrain. En effet, comparer les dossiers contestés’ à une prétendue hiérarchie d’audience politique témoigne d’une volonté d’instrumentaliser un débat administratif pour en faire une lecture politique opportuniste. La position du gouvernement, au lieu d’éclairer les citoyens, crée volontairement une confusion entre contrôle administratif et rapport de force politique. Ce glissement nourrit une perception biaisée, laissant entendre qu’un parti serait « moins légitime » pour contester qu’un autre, alors que tous disposent des mêmes droits dans un système démocratique. Par ailleurs, l’idée selon laquelle un parti politique pourrait se définir ou mesurer sa force seulement par rapport à la FCBE est une vision simpliste du paysage politique béninois. L’audience d’un parti ne devrait pas se décréter à travers les interprétations d’un membre du gouvernement, mais devra s’observer dans les urnes, dans la mobilisation populaire et dans la capacité organisationnelle. Réduire Les Démocrates à une compétition interne à l’opposition nie leur statut de première force politique. En définitive, la sortie du Porte-parole du Gouvernement illustre une stratégie plus large, celui de détourner l’attention des défis de transparence du processus électoral en déplaçant le débat sur une prétendue rivalité interne à l’opposition. Mais une telle lecture ne peut pas servir de baromètre crédible pour mesurer l’ancrage des partis politiques au Bénin. Les audiences réelles s’apprécient dans un contexte de compétition libre, équitable et inclusive ce qui n’est manifestement pas le cas aujourd’hui. En brouillant les cartes, le gouvernement cherche davantage à construire une perception qu’à éclairer l’opinion. Et cette posture confirme, encore une fois, les inquiétudes autour de l’équité du processus menant aux élections générales de 2026.
*Dynamisme Info*