La déclaration de presse du Groupe parlementaire Les Démocrates, lue par l’honorable Woroucoubou Habibou ce 15 novembre 2025, sonne comme un acte d’accusation d’une gravité importante. Pour la première force de l’opposition parlementaire, ce qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale lors du vote de la révision constitutionnelle n’a rien d’un exercice démocratique. Il s’agirait en effet d’un simulacre de vote, orchestré dans la précipitation, la manipulation et l’obscurité, au sens propre comme au figuré. Les Démocrates affirment que la majorité parlementaire aurait imposé une réforme “non représentative, non équilibrée” et totalement déconnectée des aspirations populaires. Au cœur de leurs dénonciations une succession d’irrégularités qui, selon eux, discrédite profondément le processus. Après l’échec d’une première tentative de révision le 11 novembre, échec imputé à l’incapacité de débaucher des députés LD malgré des moyens financiers considérables, la seconde tentative du 14 novembre aurait été menée dans des conditions qualifiées d’abominables. Séance commencée à 22h au lieu de 10h, amendements introduits in extremis, interruption des travaux à minuit, reprise à 3h du matin, et surtout, un vote imposé au bulletin secret contre l’avis de la minorité. Puis surviennent les éléments les plus explosifs à savoir deux coupures d’électricité successives, des chiffres incohérents, 108 votants affichés au lieu de 109, et surtout la disparition inexpliquée de trois voix “NON” pourtant dûment exprimées et contrôlées par les députés LD eux-mêmes. Ce que décrivent Les Démocrates s’apparente, selon leurs termes, à une “falsification grossière” du scrutin. Les variations des chiffres en pleine séance, la plongée de l’hémicycle dans le noir au moment décisif, et l’“ajustement” final annonçant miraculeusement 90 voix pour montrent, affirment-ils, une volonté délibérée de fabriquer un résultat politique que la majorité n’avait pas obtenu par les règles normales du jeu démocratique. Pour les députés LD, ce qui se joue dépasse la simple contestation parlementaire, c’est la légitimité même de la révision constitutionnelle qui est mise en cause. Ils refusent d’ailleurs de la reconnaître, exige un audit indépendant et interpelle la nation toute entière ainsi que la communauté internationale sur une dérive qui, selon eux, met en péril la souveraineté populaire. En lançant un appel solennel à la mobilisation citoyenne dans la paix, la dignité et le respect de la loi, Les Démocrates posent un acte politique fort en déplaçant le débat du terrain institutionnel vers celui de la conscience nationale. À travers cette déclaration, ils affirment que la démocratie béninoise ne peut se construire dans l’opacité ni se gouverner durablement à coups de procédures obscures. « Ce n’est pas parce qu’on éteint la lumière que la vérité disparaît », ont-ils affirmé à travers leur porte-parole. Cette crise politique s’intensifie et laisse entrevoir une profonde fracture entre une majorité prête à tout pour graver sa réforme, et une opposition déterminée à défendre la souveraineté du peuple jusqu’au bout.
*Dynamisme Info*