Le verdict est enfin tombé dans le feuilleton judiciaire opposant l’artiste de musique traditionnelle Gbèzé Zèguèzougou de Aklamkpa à la promotrice culturelle Juliette Gbaguidi alias Beauté Ronde. Après plusieurs années de procédures et de rebondissements, le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou a rendu sa décision ce Vendredi 7 Novembre 2025. L’artiste écope à l’issue de cette saga judiciaire une peine de 12 mois d’emprisonnement, dont 6 mois ferme, pour diffamation et injures publiques. Cette peine assortie d’un mandat de dépôt immédiat qui envoie l’artiste derrière les barreaux. En effet, cette condamnation marque un tournant majeur dans le rapport entre les personnalités publiques et la justice au Bénin. Longtemps perçue comme indulgente envers les célébrités, la justice béninoise vient, par ce verdict, rappeler que nul n’est au-dessus de la loi. En choisissant d’appliquer la rigueur du droit à un artiste populaire et influent dans le milieu culturel, le juge a voulu envoyer un signal fort, celui de la liberté d’expression, si elle est un droit sacré, ne saurait devenir un instrument d’humiliation ou de dénigrement. Pour Dame Juliette Gbaguidi, cette victoire judiciaire est avant tout une revanche morale. « Il m’a traitée de prostituée qui coucherait avec des chiens, et a associé mon image à celle d’un chimpanzé », a-t-elle rappelé devant la presse, visiblement émue mais soulagée. Soutenue par l’Institut National de la Femme (INF) et ses avocats, elle salue une justice selon elle impartiale qui a, selon ses mots, permis à la vérité de triompher après des années d’humiliations. Cette affaire, débutée en 2017, illustre la lente mais réelle évolution de la justice béninoise vers plus d’équité et de fermeté, même face aux figures populaires ou médiatiques. Elle rappelle aussi aux artistes et influenceurs que l’espace numérique n’est pas une zone de non-droit. Quand la chicotte de la justice s’abat, elle ne fait pas de distinctions entre riches, pauvres, célèbres ou anonymes : elle frappe là où le tort est établi. Le cas de Gbèzé Zèguèzougou restera sans doute une jurisprudence symbolique, une leçon pour ceux qui confondent provocation artistique et atteinte à la dignité humaine. Le talent, aussi grand soit-il, ne dispense pas du respect des lois. Au contraire, il oblige.
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