Ministre-conseiller, Sénat et autres : Ces réformes pas forcément à grand intérêt pour le peuple

L’annonce de l’instauration prochaine d’un Sénat vient rallonger la liste déjà fournie des innovations institutionnelles introduites sous le régime de la rupture. Après la création du poste de vice-président lors de la révision constitutionnelle de 2019 puis celle des ministres conseillers, il est envisagé la création prochaine d’un Sénat assurément dans la logique d’une réforme utile au citoyen lambda et à toute la nation. Pourtant, pour une grande partie de l’opinion, ces innovations semblent d’abord répondre à des calculs politiques, à une volonté d’occuper les camarades, de récompenser les fidèles, bref, de consolider un réseau de pouvoir déjà solidement installé. Et l’instauration du Sénat sonne comme un nouveau mécanisme de redistribution des privilèges entre élites alors même que le peuple continue de serrer la ceinture. Car au fond, poursuivent-ils, le Béninois moyen n’attend pas un Sénat. Au contraire, avancent-ils, il attend une réduction de la pression fiscale qui étrangle les petites entreprises et les travailleurs indépendants. Il espère des politiques sociales pour améliorer ses conditions de vie et de travail. Il voudrait voir augmenter les salaires des fonctionnaires et des enseignants qui peinent à suivre la flambée des prix des denrées de première nécessité. Il souhaite un réel soutien au secteur privé faisant allusion notamment à la presse qui végète dans la précarité. Pour eux, tout cela semble relégué au second plan et le pouvoir préfère multiplier les structures politiques avec à la clé de nouveaux postes, de nouveaux budgets, de nouvelles charges pour l’État. Or, chaque institution supplémentaire a un coût en termes de salaires, indemnités, infrastructures, logistique. Autant de ressources qui, aux yeux de nombreux citoyens pourraient être mieux utilisées ailleurs. Pendant que certains fustigent une décision qu’ils jugent déconnectée des réalités estimant qu’on continue de donner des millions à ceux qui en ont déjà, d’autres veulent croire que l’intention est bonne. Et il revient désormais aux autorités de convaincre par les faits que cette nouvelle institution n’est pas de trop en démontrant que le Sénat ne sera pas un abri politique supplémentaire ni une charge budgétaire de plus mais un levier d’efficacité législative et de cohésion nationale. Et si ce défi est relevé, cette réforme comme tant d’autres avant elle, trouvera assurément un sens pour les plus sceptiques.

*Dynamisme Info*

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