Démission de six députés du groupe parlementaire LD : Yayi alertait déjà sur le plan de « démantèlement » de l’opposition

L’annonce faite par Boni Yayi il y a quelques jours au sujet de la déstabilisation du parti LD, n’a pas tardé. Six députés du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) ont claqué la porte à l’Assemblée nationale et du parti, plongeant le principal parti d’opposition dans une zone de turbulence sans précédent. Michel Sodjinou, Chantal Adjovi, Joël Godonou, Léansou Do Régo, Denise Hounmènou et Constant Nahum ont officiellement annoncé leur démission du groupe LD pour siéger désormais comme non-inscrits. Dans leur déclaration, ils évoquent des divergences de convictions politiques, des pratiques internes décevantes et un manque de cohérence dans la gouvernance du parti. Ce départ collectif, en pleine crise de confiance après l’exclusion du parti de la course à la présidentielle de 2026, sonne comme un coup dur pour l’opposition parlementaire. Le groupe LD perd ainsi une part significative de son poids politique et de sa crédibilité institutionnelle. Quelques jours avant cet éclatement, le Président du parti, Boni Yayi, avait mis en garde contre un plan bien orchestré visant à démanteler l’opposition. Selon lui, des opérations de débauchage, d’intimidation et de corruption seraient menées pour fragiliser Les Démocrates et neutraliser toute voix dissidente. Il affirmait même, après une rencontre avec le Chef de l’État, que le pouvoir en place poursuivait une stratégie ‘’d’élimination politique” de l’opposition. Une alerte que certains qualifiaient alors d’exagérée, mais que les événements de cette semaine semblent conforter. En effet, ces démissions fragilisent davantage le camp de l’opposition déjà privé d’accès à la présidentielle. Au-delà des querelles internes, c’est tout l’équilibre démocratique du pays qui vacille. Moins de députés LD, c’est moins de voix pour contester, débattre et défendre l’alternance. Ce nouveau coup porté à l’opposition vient confirmer une tendance inquiétante ; celle d’un espace politique de plus en plus verrouillé. Le pluralisme politique au Bénin semble davantage s’effriter, les contre-pouvoirs s’affaiblissent et la peur de l’isolement pousse certains élus à se rallier ou à se taire.

*Dynamisme Info*

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