L’espoir d’une alternance politique portée par le parti Les Démocrates vient de se heurter à un nouveau mur. Après la décision de la Cour constitutionnelle validant uniquement deux duos pour la présidentielle de 2026 celui de la mouvance présidentielle, Romuald Wadagni-Mariam Chabi Talata, et celui de la FCBE, Paul Hounkpè- Roch Hounwanou, la formation de l’opposition dirigée par l’ancien Président Boni Yayi se retrouve écartée de la course. Pour de nombreux militants et observateurs, cette exclusion sonne comme un coup dur pour ceux qui plaçaient de grands espoirs dans l’alternance. Au sein du parti, beaucoup estimaient qu’une éventuelle victoire des Démocrates aurait ouvert la voie à un règlement politique des dossiers sensibles, notamment la libération des détenus politiques et le retour des exilés. Ces questions, symbole des tensions politiques des dernières années, constituaient un axe majeur du discours du parti dirigé par l’ancien président Boni Yayi. Mais avec ce nouvel épisode, le sentiment qui domine le plus est cette sorte de perte d’espoir quant à la situation des détenus et exilés politiques. Le fait que le parti soit recalé de la présidentielle laisse penser que le pouvoir en place continuera à maîtriser le rythme et la portée des décisions politiques majeures. Dans l’immédiat, le sort des exilés et des détenus reste suspendu à la volonté du prochain Président, Romuald Wadagni, favori logique du scrutin. Certains estiment toutefois que le futur Chef de l’État pourrait, s’il le souhaite, ouvrir une nouvelle page d’apaisement politique. Mais d’autres craignent qu’en restant dans la continuité de la ligne actuelle, héritée du président Patrice Talon, aucune évolution notable ne soit à attendre. Dans cette hypothèse, le dossier des exilés et des détenus pourrait demeurer sans issue pour plusieurs années encore. Ainsi, pour une frange importante de l’opposition et de la société civile, la perspective d’une réconciliation nationale s’éloigne à nouveau. Les regards se tournent désormais vers la campagne à venir et les premières orientations du duo Wadagni-Talata, qui diront si le Bénin s’engagera sur la voie d’un apaisement politique ou s’il poursuivra la logique de fermeté amorcée depuis 2016.
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