Alors que le parti Les Démocrates continue d’user de tous ses droits de recours pour obtenir gain de cause dans ce qu’il sied désormais d’appeler « affaire Sodjinou », la Commission électorale nationale autonome déroule tranquillement son calendrier électoral comme si de rien n’était. Pendant que le principal parti d’opposition tente de sauver sa participation à la présidentielle de 2026, l’institution en charge des élections avance sereinement ses pions s’appuyant sur la décision du Tribunal de Cotonou invalidant la fiche de parrainage signée par le député Michel Sodjinou. Et il n’en fallait pas plus pour que Les Démocrates y voient une manœuvre visant à les écarter du jeu. En effet, le parti de Boni Yayi dénonce un usage sélectif du droit et un zèle administratif qui ne servirait qu’à dissimuler une exclusion déguisée. Faut-il le rappeler, le parti LD a saisi la Cour constitutionnelle dans l’espoir qu’elle rétablirait la validité du parrainage concerné. Mais la Cour a choisi une voie que beaucoup jugent déconcertante en se déclarant incompétente pour connaître du dossier. Une réponse inattendue qui dans les faits, renvoie Les Démocrates à leurs frustrations et qui pour beaucoup, sonne politiquement comme une fin de non-recevoir. Un coup dur poursuivent-ils, pour une formation qui n’a cessé de clamer son droit à une compétition électorale équitable. Toutefois, armés d’espoir et d’optimisme, ils n’entendent pas baisser les bras en si bon chemin. Par la voix de leur porte-parole, Guy Mitokpè, ils annoncent déjà un nouveau recours cette fois directement contre la Céna. A les en croire, l’institution électorale aurait outrepassé ses prérogatives en se pliant sans discernement à une décision de tribunal ordinaire sur un acte politique. Des arguments balayés du revers de la main par l’institution en charge des élections qui se défend de toute manœuvre politique et affirme qu’elle ne fait qu’appliquer la loi et respecter les décisions de justice. Une lecture qui ne convainc pas l’opinion qui pense qu’en suivant mécaniquement un jugement sans en mesurer les implications politiques, la Céna donne le sentiment d’un fonctionnement technique dans un contexte où l’enjeu est éminemment démocratique. En attendant, on peut aisément se rendre compte la Céna poursuit sa route et déroule les étapes de préparation du scrutin présidentiel d’Avril 2026 qui, jusqu’à preuve de contraire, mettra aux prises le duo-candidat de la mouvance avec celui du parti FCBE de Paul Hounkpè.
*Dynamisme Info*