Exil de Marcel Koulong : Un départ justifié pour des raisons de sécurité ?

Depuis plusieurs années, aucune trace de Marcel Koulong, figure montante de l’activisme politique à Parakou et dans le septentrion. Celui qui s’était illustré par ses prises de position tranchées contre la gouvernance actuelle semble s’être effacé du paysage politique béninois. Une disparition remarquée qui suscite interrogations et inquiétudes. Si certains avaient d’abord interprété son silence comme une simple pause stratégique, de plus en plus des observateurs estiment aujourd’hui que Marcel Koulong a quitté le territoire national. Et au regard du climat politique du moment, son choix apparaît comme une évidence : le Bénin n’offre plus un espace sûr aux voix critiques. Depuis quelques années, le pays vit un durcissement progressif de son environnement politique. Les arrestations arbitraires, les interpellations sans convocation et les intimidations répétées sont devenues le lot de nombreux acteurs de l’opposition. Ce climat de peur a contribué à réduire au silence la plupart des militants engagés, transformant le débat démocratique en un champ miné. La non-participation d’un grand parti de l’opposition aux prochaines élections a d’ailleurs ravivé le sentiment d’exclusion politique. Pour beaucoup, cet épisode vient confirmer la fermeture du jeu démocratique et l’extinction progressive de l’espoir d’une véritable alternance. Dans un tel contexte, ceux qui, comme Marcel Koulong, incarnaient l’audace de la critique, se retrouvent acculés à faire un choix douloureux : se taire, ou partir. Malheureusement, son départ symbolise aujourd’hui le sort de nombreux exilés politiques béninois contraints de fuir les représailles, avec l’espoir de revenir un jour lorsque le pays renouera avec une gouvernance plus inclusive. Mais la récente configuration politique, marquée par l’absence d’une opposition visible dans les urnes, a éteint pour beaucoup la lueur d’espoir d’un retour prochain. Dans un Bénin où l’opposition peine à s’exprimer sans craindre pour sa liberté, l’exil devient un acte de survie et parfois, un acte de résistance. La question demeure : Marcel Koulong reviendra-t-il un jour sur la scène politique béninoise ? Son absence, en tout cas, illustre plus que jamais la fragilité du pluralisme politique et le recul des libertés dans un pays qui fut jadis cité en exemple de démocratie en Afrique.

*DI*

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