Depuis quelques jours, la scène politique béninoise s’anime autour d’un épisode inattendu, l’acte posé par le député Michel Sodjinou contre son propre parti, Les Démocrates (LD). Une attitude qui suscite bien des interrogations et alimente les analyses les plus audacieuses. À première vue, cela pourrait ressembler à une simple crise interne. Mais en y regardant de plus près, certains y voient une stratégie bien plus délicate, visant à créer une situation inédite, celle d’avoir le même candidat à la mouvance et à l’opposition. Ce scénario, qui semblait jusque-là improbable, trouve pourtant un écho dans les récentes déclarations du chef de l’État. Lors de sa dernière rencontre avec la jeunesse, il avait laissé entendre qu’il n’était pas exclu que la mouvance et l’opposition présentent les mêmes candidats à la prochaine élection présidentielle. Une phrase qui, sur le moment, avait paru anecdotique ou ironique, mais qui aujourd’hui prend une tout autre ampleur. Quand on observe la tournure des événements, le contentieux autour du parrainage, les attaques internes au sein du parti Les Démocrates, tout semble concourir vers une configuration politique brouillant les frontières entre l’opposition et le pouvoir. Les réactions au sein du parti LD, la confusion sur les intentions réelles de certains acteurs, et la proximité de certains discours avec ceux de la mouvance renforcent l’idée d’un jeu politique calculé, où les lignes sont volontairement tracées. Alors, faut-il y voir une coïncidence ou plutôt une stratégie concertée, destinée à affaiblir l’opposition tout en donnant une apparence de diversité des choix ? Une chose est certaine, le jeu politique béninois se complique à mesure que l’échéance présidentielle approche. Et dans ce brouillard stratégique, le cas Sodjinou pourrait bien n’être qu’un élément d’une affaire beaucoup plus vaste.
*Dynamisme Info*