Editorial de Osséni KOBI CHABI DIKO : Arguments de campagne, l’arme de la victoire

La présidentielle de 2026 s’annonce comme l’une des plus disputées surtout par la nature du combat qui s’annonce en l’occurrence celui des idées, des arguments et de la parole politique. Le rapport de force se jouera sur le terrain et donc dans la confrontation directe avec les électeurs. D’un côté, le candidat de la mouvance Romuald Wadagni perçu comme l’héritier d’un modèle de gouvernance économique jugé stable et méthodique. De l’autre, le candidat du parti Les Démocrates qui portera les espoirs de l’opposition devra incarner le discours du renouveau. Les messages creux et les promesses sans fondement auront peu de chance de survivre à l’épreuve du terrain. Car, le Bénin entre dans une phase où les électeurs exigent plus qu’une présence ou un logo. Au contraire, ils veulent des raisons, des preuves, des perspectives et les arguments seront l’arme maîtresse de cette bataille. Depuis quelques années, le rapport entre le politique et le citoyen s’est profondément transformé. La parole publique perd de plus en plus de son poids et la politique s’est parfois réduite à une mécanique de communication. Or, la présidentielle de 2026 pourrait marquer le retour du débat, du fond et du contenu. Ceux qui sauront parler vrai, expliquer, convaincre et écouter auront une longueur d’avance. Car, désormais, la bataille du vote se gagne dans la tête des électeurs avant de se traduire dans les urnes. Et cette bataille-là, elle se joue sur le terrain des arguments. Romuald Wadagni, porte-étendard de la mouvance part avec l’avantage d’un bilan économique solide. Entre autres, la maîtrise de la dette, l’attractivité financière et la stabilité budgétaire. Mais il devra transformer ces chiffres en récits, ces indicateurs en réalité vécues car, les électeurs veulent sentir ce que la rigueur économique a changé dans leur quotidien. Face à lui, l’opposition aura beau jeu de rappeler les inégalités persistantes, le coût de la vie, les frustrations démocratiques ou la centralisation du pouvoir. Mais elle ne pourra se contenter de critiquer. Pour ce faire, il lui faudra proposer, chiffrer, démontrer. Car, dans cette campagne, celui qui parlera le plus juste aura l’initiative. Il sied de rappeler que le citoyen ne se contente plus d’appartenir à un camp. Il veut comprendre pourquoi il doit voter pour tel ou tel projet. Les discours de connivence ayant fait leur temps, ce qui comptera désormais, ce sera la capacité de chaque camp à retisser un lien de confiance par la parole et la cohérence. Et dans les villages, dans les marchés, dans les campus, les débats tourneront autour de la réalité des propositions à savoir : emploi, sécurité, justice, santé, pouvoir d’achat. Bref, autour de ce qui touche directement le vécu des citoyens. Mais au-delà de la bataille des idées, il faut espérer que celle des urnes se joue dans la transparence. Car, beaucoup sont convaincus que la qualité des arguments ne servira à rien si la sincérité du scrutin est compromise. Et le Bénin qui s’est longtemps enorgueilli de sa maturité démocratique doit continuer à servir une élection crédible, inclusive et apaisée. Quant à ceux qui rêvent de victoire, préparez vos arguments de campagne.

*Dynamisme Info*

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