Alors que le candidat de la mouvance à la présidentielle de 2026 est désormais connu de tous, des députés à l’Assemblée nationale se bousculent déjà pour se montrer au premier rang. On les entend féliciter le Chef de l’Etat et multiplier les déclarations de soutien à Romuald Wadagni. Mais derrière ces compliments sans conviction sincère se cache une stratégie. En effet, ces élus qui cumulent les mandats savent que l’heure est venue de rappeler leur loyauté et espèrent qu’en se collant au choix de Wadagni, ils seront récompensés. Leur objectif étant de survivre encore une fois dans le jeu politique. Depuis des années, le Bénin assiste à ce spectacle. Les mêmes députés installés depuis plusieurs législatures savent s’adapter à toutes les situations. Qu’il y ait un changement de cap ou une continuité, ils trouvent toujours le moyen de se glisser dans la brèche. Et quand il faut sauver leur carrière, tous les moyens sont bons. Les éloges répétés, les hommages publics, les communiqués ne sont qu’un outil de plus pour maintenir leur place. Comme le dit l’adage, « On reconnaît l’arbre à ses fruits. » Or les fruits produits par ces carriéristes politiques sont toujours les mêmes. Discours de circonstance, allégeance au pouvoir du moment, repositionnement permanent. Leur contribution se résume trop souvent à cela. Et quand on gratte le vernis, on ne trouve que l’obsession de durer. Une obsession aux antipodes de l’esprit de la démocratie qui suppose le renouvellement et l’arrivée de nouvelles voix. Ceux qui chantent et applaudissent aujourd’hui Wadagni comme ils chantaient hier d’autres leaders ne le font pas par conviction, du moins pour la plupart. Au contraire, ils le font parce qu’ils veulent qu’on se souvienne d’eux au moment opportun. Mais en réalité, ils sont devenus prévisibles. Car, leur stratégie ne trompe plus personne. D’ailleurs, le requiem des carriéristes politiques doit résonner comme un avertissement. L’Assemblée nationale ne peut pas rester éternellement confisquée par ceux qui ne voient dans leur mandat qu’une rente à préserver. Déjà, le modèle Wadagni doit servir de déclencheur. Si le Chef de l’Etat a désigné un jeune ministre pour porter la candidature de la mouvance, pourquoi ce modèle ne serait-il pas appliqué aux législatives. Pourquoi ne pas donner à la jeunesse des places de choix sur les listes non pas en queue d’affiche pour faire figuration mais en positions éligibles au cœur du dispositif parlementaire. Bien sûr, les vétérans trouveront toujours des arguments pour justifier leur maintien en parlant d’expérience. Or, dans les faits, ils n’ont jamais montré de véritable volonté de transmettre. Le requiem des carriéristes politiques n’est pas un manque de respect. C’est un constat. Il est donc venu le moment d’écrire une nouvelle page. Une page où la jeunesse cesse d’être instrumentalisée et devient enfin actrice du destin national.
*Dynamisme Info*