Editorial de Osséni KOBI CHABI DIKO : L’équation Basile Ahossi

Dans le feuilleton des parrainages pour la présidentielle de 2026, le nom de Léon Basile Ahossi devient une énigme. Sa posture intrigue et alimente les conversations parce qu’il choisit de naviguer entre fidélité de parti, liens personnels et pressions de sa base. En effet, lors de sa récente sortie médiatique, le député à l’Assemblée Nationale a confirmé être bel et bien le signataire de la fameuse lettre qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une lettre qui révélait déjà la complexité de sa position. À cette occasion, il affirme que sa base électorale lui faisait subir une forte pression pour rejoindre la mouvance et soutenir la candidature de Romuald Wadagni. Autrement dit, son geste n’est pas seulement un choix personnel mais aussi la traduction d’un cri de cœur venant de son électorat, d’une exigence politique locale qu’il ne pouvait plus ignorer sans s’isoler. Pourtant, il insiste sur le fait que son cœur bat toujours pour Les Démocrates. Il reste membre du parti dont il revendique sa fidélité. Il revendique aussi le droit de soutenir Wadagni, un choix dicté par ses liens personnels et par ce besoin d’avoir la conscience tranquille. Voilà où réside l’équation, un pied chez Les Démocrates, un autre pied tourné vers la mouvance. Une position fragile mais assumée qui soulève au moins deux enjeux. D’abord, elle questionne la discipline interne des partis. Peut-on être à la fois fidèle à une ligne et en même temps s’autoriser un engagement public pour un adversaire ? Comment gérer un député qui, officiellement respecte les règles en donnant son parrainage au parti mais qui, politiquement affiche une préférence ailleurs ? N’est-ce pas un casse-tête qui pourrait fissurer l’image d’unité. Ensuite, elle met en lumière la place de la “pression de base” dans la décision politique. Léon Basile Ahossi n’agit pas seulement en homme de parti, il agit aussi en élu qui écoute ses électeurs. La preuve que la loyauté partisane ne suffit plus à justifier un choix, il faut aussi répondre aux attentes de sa base. Et quand celles-ci vont dans une direction opposée, le responsable se retrouve pris entre deux feux. On peut y voir de l’ambiguïté voire de l’opportunisme. Mais on peut aussi y lire la sincérité d’un homme qui ne veut ni trahir son parti ni décevoir sa base. C’est pourquoi, sa démarche se veut équilibrée : contribuer formellement à l’effort de Les Démocrates tout en assumant un penchant pour le candidat désigné de la mouvance avec qui, il aurait des liens de proximité. La conséquence, c’est que la position de l’honorable qui dit avoir reçu la permission de Boni Yayi dans sa démarche singulière, devient une équation non résolue pour Les Démocrates. Et tant qu’il restera sur cette ligne, le parti devra composer avec une voix qui parle doublement c’est-à-dire, ni totalement dedans, ni totalement dehors. Pour certains, c’est une trahison douce, pour d’autres, une preuve de pluralisme et de liberté. Il sied donc de rappeler que l’équation Basile Ahossi est une invitation pour lui-même, pour son parti, pour le public à la clarté. Soutenir Wadagni tout en restant chez Les Démocrates est possible mais cela exige la transparence. Ainsi, Ses partisans, ses camarades de lutte, ses électeurs méritent qu’il dise non seulement ce qu’il fait mais pourquoi il le fait, ce qu’il attend, quels compromis il est prêt à assumer. Autrement, cette posture ambiguë pourrait se retourner contre lui qui, souhaite honorer ses engagements envers sa conscience. Reste à savoir jusqu’où cette stratégie peut tenir.

*Dynamisme Info*

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