Editorial de Osséni KOBI CHABI DIKO : Wadagni : vin servi, à prendre ou à laisser

Après des mois de silence, d’attente et de rumeurs qui allaient dans tous les sens, le Chef de l’État a enfin tranché. Patrice Talon a finalement désigné celui qui portera les couleurs de la mouvance en 2026. Et c’est Romuald Wadagni, ministre d’État à l’Économie que le Chef de l’État investit comme candidat des deux obédiences qui soutiennent sa cause en vue de la présidentielle de 2026. Certains applaudiront, d’autres grinceront des dents. Peu importe, le vin est déjà servi et tout le monde est convié à boire. Tous ceux qui nourrissaient des ambitions personnelles au sein du camp présidentiel doivent désormais plier bagage, ravaler leurs rêves et se mettre en rang derrière celui qui a été choisi. Ceux qui espéraient incarner la continuité sont renvoyés à leurs illusions. Ceux qui se voyaient déjà héritiers du flambeau n’ont d’autre choix que d’applaudir et de s’aligner. Ceux-là souffriront bien sûr mais ils ne pourront rien y changer. Ce serait humain de ne pas souffrir car, voir un concurrent direct ou même un prétendant avaler le morceau, c’est comme contempler son propre avenir glisser entre les doigts. Malheureusement, les ambitions légitimes des uns sont désormais soumises à l’impératif « faire avec ». Il y aura bien sûr ceux qu’on entendra encore : “Pourquoi lui et pas moi ‘’, “On voulait proposer un autre visage.” Des messages qu’on entendra à voix basse dans les coulisses mais le verre est servi et il n’y a pas d’autre boisson sur la table. Ceux qui contestent devront ravaler leur amertume et se contenter de jouer les seconds rôles. Pour rappel, Romuald Wadagni, c’est le profil d’une nouvelle génération mais aussi le produit d’une fidélité sans faille. C’est un ministre qui a incarné la rigueur économique, visage d’une stabilité budgétaire qui a redonné de la crédibilité au Bénin sur la scène internationale. Si son nom circulait depuis longtemps, c’est l’officialisation qui change tout. En effet, pour beaucoup, Wadagni n’est pas seulement un choix, il est le symbole d’une succession maîtrisée, d’un pouvoir qui veut prolonger son œuvre à travers un héritier qu’il contrôle et dont il connaît les failles comme les forces. Déjà, nombreux sont ceux qui le présentent comme le prochain Président du Bénin et donc le successeur naturel de Patrice Talon. Reste à savoir si ce scénario déjà écrit, résistera au choc de la campagne électorale. Car, une élection ne se gagne pas par la désignation d’un candidat mais dans les urnes. J’imagine qu’au sein de l’opposition, plusieurs questions taraudent les esprits. Comment déstabiliser un choix qui semble si verrouillé ? Comment fissurer une mouvance qui malgré ses frustrations internes finira probablement par se serrer les coudes pour préserver ses privilèges et son avenir politique ? Mais pour être réaliste, à ce stade, le camp présidentiel a une longueur d’avance. Et si l’opposition a de la consistance, elle pourrait tenter de fissurer cette certitude en montrant qu’elle existe encore. En attendant à la mouvance, le verre est servi et à chacun de décider s’il le boit avec enthousiasme ou amertume.

*Dynamisme Info*

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