Risque de parti unique pour un Parlement monocolore : Guy Mitokpè alerte sur des imperfections dans le Code électoral depuis Accra

Présent à Accra au Ghana du 12 au 14 Août 2025 dans le cadre du Sommet des partis politiques africains, l’honorable Guy Dossou Mitokpè, membre de la délégation du parti Les Démocrates a profité de la tribune pour exprimer sa préoccupation sur le Code électoral en vigueur au Bénin. Devant plusieurs délégations venues de tout le continent africain pour discuter de la démocratie, de la gouvernance et d’inclusion politique, l’ancien député béninois a saisi l’occasion pour alerter sur un risque qu’il juge imminent si aucune relecture du texte n’est entreprise. Selon lui, de graves imperfections pourraient conduire à l’avènement d’un parti unique et à un Parlement monocolore. En effet, lors de son intervention au panel auquel il participait, Guy Mitokpè a affirmé : « Le Code électoral qui est mis en exergue aujourd’hui au Bénin tend à faire entrer au Parlement qu’un seul parti politique. Ce Code électoral nous conduit inexorablement vers un parti unique ou un parlement monocolore. Une scène très triste vécue par le peuple béninois en 2019. Nous devons travailler contre cette pratique ». L’ancien député a rappelé qu’en 2019, les élections législatives avaient abouti à un Parlement composé exclusivement de députés acquis à la cause du Président de la République, une situation inédite que son parti veut éviter à tout prix. « C’est pourquoi, nous sommes au front de manière civique pour que cela ne soit pas une réalité, parce qu’en 2019, comme nulle part ailleurs dans le monde, le Bénin a connu un parlement sans opposition. Il y avait 83 députés et les 83 députés étaient pour la cause du Président de la République. Ce scénario a voulu se répéter en 2023 et nous avons lutté pour que cela ne soit pas une réalité », a-t-il insisté sur le rôle que joue actuellement son parti à l’Assemblée nationale pour préserver l’équilibre démocratique citant notamment le blocage d’une tentative de révision de la Constitution en 2024. Pour certains, le discours de Mitokpè à Accra s’inscrit dans une dynamique d’internationaliser le débat et ainsi mettre la pression sur le régime de la rupture. Aux dires de ces observateurs, porter ce message devant un auditoire panafricain donne plus de résonance à la cause et empêche que la question ne soit étouffée dans l’arène politique nationale. Et pour d’autres, il s’agit surtout d’un acte de cohérence. En effet, après avoir interpellé directement le Chef de l’État au Palais de la Marina il y a quelques semaines, Mitokpè enchaîne logiquement avec une prise de parole internationale pour alerter sur les mêmes dangers montrant ainsi que son propos ne varie pas selon le public. Si pour les uns, la fenêtre pour réformer est encore ouverte, pour d’autres, elle se referme à mesure que le calendrier électoral avance et que la Céna engage ses préparatifs.

~Dynamisme Info~

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