Interpellations de TikTokeurs : Le temps de la tolérance est terminé ; le CNIN décidé à faire le nettoyage

Le Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) ne veut plus fermer les yeux sur certaines dérives. Après plusieurs mois à surveiller les agissements d’une frange d’influenceurs béninois aux pratiques jugées dangereuses ou illégales, l’institution a enclenché une véritable opération de nettoyage dans l’espace numérique national ces derniers jours avec une série d’interpellations ciblant des créateurs de contenus TikTok. Le temps de la tolérance semble bel et bien révolu avec l’objectif de mettre fin aux dérives qui ternissent l’image du pays, protéger les citoyens contre les abus en ligne et rappeler que les réseaux sociaux ne sont pas des zones de non-droit. En effet, sur TikTok, certains individus utilisent leur audience pour produire des contenus irrespectueux, manipuler des faits, simuler des situations graves ou inciter à des comportements illégaux. Et si jusque-là ils semblent ne pas être inquiétés, la multiplication des dérapages a fini par pousser le CNIN à passer à l’action. Des enquêtes menées ont permis de documenter des pratiques inquiétantes notamment des simulations d’enlèvements suivies d’appels à contribution financière, des atteintes à l’image et à la réputation de personnalités, des diffusions de propos défiant ouvertement l’autorité de l’État ou encore des implications présumées dans des actes de cybercriminalité. Selon des sources, les récentes interpellations de tiktokeurs s’inscrivent dans la volonté affichée de couper court à l’impunité. Et l’une des affaires récentes ayant motivé l’intervention du CNIN a été déclenchée par la découverte d’un enregistrement vidéo où un influenceur déjà cité dans une affaire judiciaire pour cybercriminalité affirmait ne craindre “aucune autorité” et annonçait poursuivre ses activités illégales. Une déclaration publique qui, combinée à des faits répréhensibles démontre la nécessité d’une réponse ferme pour réaffirmer l’autorité de la loi dans l’espace numérique. Déjà, nombreux sont-ils à saluer cette nouvelle fermeté. Pour beaucoup, il était temps que les autorités prennent à bras-le-corps un phénomène qui selon eux, minait lentement l’éducation, la morale publique et le respect des institutions. La mesure était inévitable car, poursuivent-ils, les réseaux sociaux sont devenus dans certains cas, un instrument de nuisance plutôt qu’un espace de créativité. Si certains affirment que la démarche du CNIN est un signal éducatif fort car, cette vague d’interpellations aura assurément un effet dissuasif sur ceux qui pensent que la popularité numérique est une immunité face à la loi, d’autres craignent que la lutte légitime contre les dérives ne serve de prétexte à limiter abusivement la liberté d’expression. Selon eux, l’équilibre entre fermeté et respect des droits doit être surveillé de près sous peine de créer un climat de peur dans la création de contenus en ligne. Quoi qu’il en soit, le Bénin envoie un signal clair que le numérique ne sera pas un territoire d’impunité et chaque acteur devra assumer pleinement les conséquences de ses actes.

*Dynamisme Info

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