Le Niger et le Bénin appelés à coopérer pour le bien des deux peuples donnent chacun l’impression de ne pas travailler exactement pour cet objectif. Si le pouvoir de Cotonou face à la fermeté des autorités nigériennes, affiche la posture de l’apaisement, il reste que de part et d’autre, les actes posés ainsi que les discours tenus débouchent sur la compréhension afin d’acter le rétablissement total des relations entre les deux Etats. Ce qui suppose la revue des discours de chaque côté pour ne pas se montrer les uns tenaces, les autres suffisants. Pour rappel, le Chef de l’État nigérien, le Général Abdourahamane Tiani qui réitère sans preuve son accusation selon laquelle le Bénin continue d’abriter des militaires français dont l’objectif est de déstabiliser son pays, dans un entretien télévisé, a récemment justifié sa posture de ne pas ordonner la réouverture des frontières. Réagissant à cette déclaration, le ministre béninois des affaires étrangères, Olushegun Bakari dans un entretien à plusieurs médias locaux, Dimanche 1er Juin 2025, a joué la carte de l’apaisement. « Nous avons le devoir de trouver le créneau pour pouvoir continuer à travailler ensemble. Parce que c’est ça qu’attendent nos peuples. Ils n’attendent pas de nous que nous soyons là à nous lancer des effectifs sur les réseaux sociaux. Ce qu’ils attendent de nous, c’est que nous puissions travailler ensemble pour régler des problèmes concrets », a laissé entendre Olushegun Bakari pour qui, l’un des problèmes concrets auxquels les dirigeants du Niger et du Bénin doivent faire face aujourd’hui, « ce sont les questions de sécurité ». Mais à la disponibilité affichée de travailler ensemble à trouver de solutions à la sorte de mésentente, l’autorité ministérielle fera sortir une idée qui laisse croire que la fermeture des frontières par le Niger n’impacte pas le Bénin. « L’année dernière, la croissance économique du Bénin était de 7,5%, supérieure aux prévisions. Ça veut dire qu’ensemble, nous Béninois, nous avons construit une forme de résilience qui fait que, quels que soient les chocs que nous pouvons subir, nous avons la capacité et la force de pouvoir nous relever et de continuer à être forts », a fait remarquer le ministre qui pouvait se passer de ces propos. Suivant de près le dossier, beaucoup trouvent inadmissible la position du Niger et suggèrent au Bénin de continuer à tenir un langage de courtoisie jusqu’au dénouement de la crise.
*Dynamisme Info*