Vision de développement à long terme : Le Bénin fixe à 2060 l’échéance pour être un pays donateur

Le pouvoir de la rupture attaché à sa logique de continuité dans la gestion des affaires publiques, a à l’idée de se doter d’un plan pour assurer le développement durable. Selon le ministre d’État, chargé de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, une telle option évitera des navigations à vue à la tête de l’appareil d’Etat pour combler les attentes des populations même à l’avènement d’un nouveau Président de la République. Se faisant plus ambitieux, il fixe une échéance pour faire du Bénin un État non plus bénéficiaire de dons mais un pays donateur. « Un autre Président arrivera en 2026.  Mais cette transition ne doit pas être synonyme de rupture brutale ou de tâtonnements. Il faut que la nouvelle corde s’attache au bout de l’ancienne », insiste le ministre Abdoulaye Bio Tchané usant d’une métaphore locale pour souligner l’importance de la continuité dans l’action publique. « C’est dans cet esprit que le gouvernement du Président Patrice Talon s’emploie à doter le pays d’un cadre stratégique de développement à long terme : la Vision 2060. Ce document de planification vise à orienter durablement les politiques publiques au-delà des mandats électoraux, en servant de boussole aux futurs Programmes d’Action du Gouvernement. Une démarche qui évite les virages brusques à chaque alternance et assure une progression cohérente vers un idéal partagé », retirent -on de ses explications. Pour le choix de 2060 pour atteindre les objectifs, le ministre Abdoulaye Bio Tchané fera savoir que la réponse à cette question est à la fois historique et prospective. En 2060, dira-t-il, le Bénin fêtera le centenaire de son indépendance. Une date hautement symbolique, qui invite à une réflexion profonde : à quoi doit ressembler notre pays lorsqu’il aura 100 ans de souveraineté ? Abdoulaye Bio Tchané n’y va pas par quatre chemins : « Mon rêve, c’est qu’en 2060, le Bénin fasse partie des pays donateurs. Autrement dit que le pays passe du statut de récipiendaire d’aides internationales à celui d’acteur solidaire, capable d’appuyer à son tour d’autres nations. Cette ambition s’inscrit dans une vision de développement assumée qui rompt avec la fatalité du sous-développement et trace une trajectoire claire vers la prospérité ». Il ajoute que ce que fait aujourd’hui le Bénin en lançant sa Vision 2060 n’est pas anodin. De nombreux pays émergents du Rwanda à la Malaisie en passant par le Maroc ou le Vietnam ont su tirer profits de la planification à long terme pour construire une croissance robuste, inclusive et résiliente. Ces nations ont compris qu’il faut du temps pour transformer structurellement une économie, former des ressources humaines de qualité, renforcer l’État et moderniser les infrastructures. En s’inscrivant dans cette même logique précise -t-il, le Président Talon donne au Bénin un outil stratégique précieux pour franchir un cap historique. Il ne s’agit pas seulement d’égrener des projets, mais de fixer une destination collective, puis d’aligner les politiques, les ressources et les énergies pour y parvenir. « Le mérite de la Vision 2060, c’est aussi de miser sur la maturité croissante des institutions béninoises. Elle part du principe que les gouvernements successifs sauront respecter un cap fixé par consensus national. Ce n’est pas gagné d’avance, mais c’est un pari audacieux et structurant. Dans un contexte où de nombreux pays africains peinent à stabiliser leur gouvernance, le Bénin, avec cette démarche, affirme sa volonté d’inscrire l’action publique dans le temps long. Une perspective qui peut donner confiance aux investisseurs, aux partenaires au développement et surtout, aux citoyens. Car finalement, ce que propose la Vision 2060, c’est de poser une question simple mais fondamentale à chaque Béninois : ‘’Quel pays voulons-nous laisser à nos enfants, en 2060 ?’’ Et surtout, de commencer à y répondre, dès aujourd’hui », martèle le ministre Abdoulaye Bio Tchané.

*Dynamisme Info*

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