Situation des droits humains : Amnesty International présente un tableau noir pour le Bénin

Les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique continuent de faire objet de restriction au Bénin. C’est le constat d’Amnesty International qui dresse dans son rapport 2025 sur la situation des droits humains dans le monde, un tableau sombre pour le Bénin. Le rapport sur la santé des droits de l’homme au Bénin publié ce Mardi 29 Avril 2025, par Dieudonné Dagbéto, Directeur exécutif d’Amnesty International Bénin,  décrit une situation peu reluisante pour le pays. Se basant sur de faits concrets, il évoque des cas de recul qui laissent à parler peu positivement du Bénin. « Poursuite de la restriction de la liberté d’expression et de réunion pacifique, maintien de personnalités de l’opposition en détention » ; le rapport de Amnesty International passe en revue des faits de dérives. Le maintien de la suspension de « tous les moyens de communication de masse » du groupe de presse La Gazette du Golfe ;  le procès contre Steve Amoussou soupçonné d’être « Frère Hounvi » ; le communiqué du Président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) relatif au traitement de l’information lié au terrorisme, sont évoqués dans le rapport.  Amnesty International dénonce également la violente répression de la marche des organisations syndicales contre la vie chère organisée le 26 Avril 2024. Le rapport souligne un recours excessif à la force, notamment par les Forces de l’ordre. En guise d’illustrations, Amnesty International évoque l’affaire Fayçal Ouorou Gani ; ce jeune de la vingtaine retrouvé mort à Parakou après un contrôle policier. Pour rappel, dans un communiqué fin Novembre 2024, le Procureur de la République près le tribunal de Parakou a annoncé l’ouverture d’une enquête. Le magistrat a annoncé également la mise sous mandat de dépôt de sept fonctionnaires de police mis en cause dans cette affaire. Amnesty International aborde par ailleurs la situation des personnes victimes d’expulsion forcée, notamment à Fiyégnon 1, pour le développement de projets touristiques et qui n’avaient toujours pas reçu une indemnisation satisfaisante. L’organisation toujours dans le rapport, relève que des personnes ont été tuées par des groupes armés, précisément dans la partie septentrionale du pays. « La situation des maisons d’arrêt et prison du Bénin n’est pas passée inaperçue dans le rapport rendu public. Amnesty International dénonce les conditions de détention qui ne respectent pas les normes internationales concernant les traitements des détenus. Amnesty International déplore des cellules « sales et surpeuplées ». En Septembre 2024, plus de 19 000 personnes vivaient dans les prisons et maisons d’arrêt du Bénin. Ce qui représente plus de 300% de ses capacités. « Faute de place, la plupart des détenus dormaient par terre, sur le côté, sans même pouvoir se retourner », révèle le rapport. Amnesty International note que la plupart des prisons manquaient d’installations sanitaires, une insuffisance du personnel médical. Des détenus ont confié à Amnesty International avoir souvent manqué de certains médicaments dont ils avaient besoin.  Début Octobre 2024, le Président Patrice Talon a signé un Décret portant organisation et régime intérieur des établissements pénitentiaires. Le Décret prévoit des standards élevés en matière de prise en charge sanitaire des détenus. « Notre vœu, c’est que les dispositions sur le droit à la santé dans ce Décret soient appliquées », a plaidé Glory Hossou, Coordonnateur médias et surveillance des droits humains à Amnesty International Bénin.

*Dynamisme Info*

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