Si les requisitions du ministère public sont suivies par le juge, l’ex Directeur départemental du Cadre de vie de l’Atlantique, Armand Dètondji passera 48 mois derrière les barreaux pour ensuite verser une amende de dix millions de francs CFA à l’Etat béninois. En effet, jugé pour “abus de function”, le dossier de l’ex Chef de l’administration du Cadre de vie de l’Atlantique, a été examiné le Mardi dernier à la Criet. Le mis en cause et une cheffe d’entreprise ont été écoutés dans une affaire de fraude dans les marchés publics. Un exercice sanctionné par les requisitions du ministère public qui demandent des peines d’emprisonnnement ferme contre l’ex-Directeur départemental du Cadre de vie de l’Atlantique, mis en cause dans un dossier de malversation présumée dans l’attribution de marchés publics. Un dossier dans lequel l’ex-Chef de l’administration du Cadre de vie dans le département de l’Atlantique est poursuivi avec une cheffe d’entreprise. Pour l’essentiel, Armand Dètondji est accusé d’attribuer des marchés à la cheffe d’entreprise contre des rétro-commissions. La procédure enclenchée par le Parquet spécial de la Criet à leur encontre porte sur les faits d’ «abus de fonctions » et « complicité d’abus de fonctions ». L’ancien Directeur départemental est en détention préventive. Sa co-prévenue est, elle, sous convocation. Mardi 22 Avril 2025, le ministère public a dressé ses réquisitions contre les deux prévenus poursuivis dans le dossier. La représentante du ministère public a indiqué que la relation entre les deux prévenus a commencé depuis 2013. Elle a fait savoir que dans leur « combine », l’ancien Directeur départemental aidait la cheffe d’entreprise dans le montage de ses dossiers moyennant une contrepartie allant de 15 à 25 % du marché, en fonction de la valeur. Selon la magistrate, la relation entre les deux présumés complices a tourné au vinaigre autour d’un marché de 18 millions de FCFA. A en croire le ministère public, la cheffe d’entreprise espérait décrocher le marché après avoir versé une commission. Mais au finish, elle n’a obtenu qu’un marché d’un montant de sept millions FCFA, environ le tiers de ce qu’elle espérait. Non contente, elle a décidé de se faire rembourser la commission qu’elle a versée préalablement. Ses actions pour obtenir le remboursement à l’amiable ont échoué. Elle a donc choisi de porter l’affaire devant la justice. La magistrate a fait savoir que lors des débats, l’ex-Directeur départemental a reconnu qu’il a un deal avec sa co-prévenue. Pour le ministère public, il n’y a pas de doute sur la culpabilité de l’ex-Directeur départemental du Cadre de vie et la cheffe d’entreprise. La magistrate a demandé à la Cour de retenir les deux prévenus dans les liens de la prévention. L’ex-Directeur pour les faits d’«abus de fonctions » et la cheffe d’entreprise pour «complicité d’abus de fonctions ». Le ministère public a proposé à la Cour de condamner l’ancien Directeur départemental du Cadre de vie de l’Atlantique à deux ans de prison ferme et à dix (10) millions de FCFA d’amende. Contre la cheffe d’entreprise, la magistrate a requis deux ans de prison avec sursis et dix (10) millions de FCFA d’amende. « Vous feriez cela et vous auriez rendu justice », a-t-elle soutenu. Mais les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple de leurs clients. La cheffe d’entreprise s’est constituée partie civile. Me Aboubacar Baparapé, avocat de la cheffe d’entreprise, a fait l’annonce, avant les réquisitions du ministère public. Lors des plaidoiries, le conseil a insisté que sa cliente n’est pas une prévenue dans le dossier. Elle est plutôt une victime selon l’avocat. Me Aboubacar Baparapé soutient que la somme réclamée par sa cliente est un prêt qu’elle a fait à l’ex-Directeur départemental du Cadre de vie. L’ancien Directeur départemental, pour obtenir le prêt, aurait évoqué « une question de vie ou de mort ». « Cheffe d’entreprise, s’il te plaît sauve moi », lui aurait-il dit à en croire l’avocat. Sensible, la cheffe d’entreprise a volé au secours de l’ancien Directeur départemental. Elle a débloqué une somme d’environ neuf millions FCFA que recherchait l’ex-chef du Cadre de vie dans le département de l’Atlantique. L’avocat souligne que l’ancien Directeur départemental n’a pas honoré son engagement quand est venu le moment de rembourser la dette contractée. Le conseil apprend que le prévenu a payé une partie de sa dette mais reste devoir encore environ six millions francs. L’avocat a informé que l’ex-Directeur a consigné le reste de ces fonds à la Brigade Economique et Financière (BEF). Le conseil souhaite que ces fonds soient rétrocédés à sa cliente. L’ancien Directeur départemental du Cadre de vie de l’Atlantique est défendu par Me Brice Houssou et Me Omer Tchiakpè. Les deux avocats ont soutenu que leur client n’interfère plus dans la gestion des marchés publics depuis 2019. Selon les conseils, l’attribution des marchés publics dans le secteur du Cadre de vie est confiée à la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (Sirat) depuis 2019.Brice Houssou a fait savoir les faits reprochés au Directeur remontent à 2020. Il a indiqué que les prévenus l’ont dit à la barre. Donc pour le conseil, les faits d’abus de fonctions reprochés à son client ne sont pas constitués. Les avocats de l’ancien Directeur départemental ont demandé à la Cour de prononcer au profit de leur client la relaxe pure et simple. Après les plaidoiries des avocats, la Cour a renvoyé le délibéré au 27 Mai 2025.
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