La décision de la municipalité de Cotonou d’exproprier un domaine de quinze hectares à Houéyiho 1 dans le 11ème arrondissement pour y ériger une gare routière suscite colère et indignations chez les propriétaires et présumés propriétaires des parcelles concernées. En effet, par un Arrêté municipal en date du 25 Septembre 2024, la municipalité de Cotonou a officialisé la déclaration d’utilité publique visant 260 parcelles situées dans cette zone fortement habitée. Et depuis, l’inquiétude monte dans le rang des habitants qui se disent pris de court par une mesure qu’ils jugent brutale et sans base légale. Dans une déclaration rendue publique ce Lundi 21 Avril 2025, les concernés dénoncent l’absence de toute consultation préalable et pointent une violation des procédures légales en matière d’expropriation. Ils rappellent que le Décret N°2015-013 du 29 Janvier 2015 exige une enquête commodo et incommodo ainsi que la mise en place de commissions d’indemnisation avant toute mesure de ce genre. Or, affirment-ils, aucune de ces étapes n’aurait été respectée. Et pour eux, cela ne relève pas d’un simple oubli mais d’un grave manquement à la loi. Dans la déclaration lue face à la presse, ces acteurs tirent la sonnette d’alarme entre autres sur l’impact humain qu’engendrerait un tel Arrêté. Environ 1.000 personnes pourraient être contraintes de quitter leurs logements si le projet va à son terme. « Le quartier abrite une école, des commerces, des familles installées depuis des décennies ainsi qu’un temple Vodoun. Et c’est tout un tissu social qui risque d’être démantelé dans un contexte où les relogements ne sont ni garantis ni planifiés », poursuivent-ils. Et pour faire valoir leur droit dans le respect des institutions, deux recours gracieux ont été adressés au Maire de Cotonou. Le premier le 24 Février 2025 suivi d’un second par voie d’huissier le 3 Avril 2025. Malgré une rencontre avec la Commission des Affaires Domaniales et Environnementales le 11 Mars, aucune suite concrète ne leur a été communiquée, insistent-ils. Loin d’être dans une posture de confrontation, ces propriétaires et présumés propriétaires de parcelles à Houéyiho 1 disent être engagés à trouver une solution juste qui préserve leurs droits tout en servant l’intérêt général. D’ailleurs, ils proposent plusieurs alternatives parmi lesquelles, l’identification d’un autre site moins urbanisé pour accueillir la future infrastructure. À cet effet, Ils suggèrent notamment une zone située derrière l’Eglise catholique de Vêdoko. Ils plaident aussi pour une réduction de l’emprise foncière afin de limiter les expropriations et une démarche participative impliquant urbanistes et riverains. Ils sollicitent enfin l’attention du Préfet du Littoral, du Ministre de la Décentralisation, du Ministre du Cadre de Vie et même du Chef de l’État afin d’aboutir à un dialogue constructif et une concertation qui serviront l’intérêt commun. (Lire leur communiqué).
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