Alors qu’il n’a pas encore amorcé sa mission proprement dite, le Comité de pilotage de l’audit du fichier électoral reçoit des sortes de lettre de cadrage pour visiblement aller dans le sens voulu par les autorités. En dehors des exigences pour ne pas remettre en cause le processus électoral pour se passer des requêtes comme celles liées par exemple au report des élections générales de 2026 pour telle ou telle raison, les membres de cet organe sont mis en garde contre toute instrumentalisation de l’audit du fichier électoral. Face au Chef de l’Etat à l’occasion d’une rencontre le Lundi 24 Février 2025, ils ont bénéficié de conseils mais aussi ont été informés du couloir dans lequel ils devront en quelque sorte évoluer pour éviter des déviances. « Je considère que vous êtes en mission pour la République. Vous n’êtes pas en mission pour la mouvance, vous n’êtes pas en mission pour l’opposition, vous êtes en mission pour la République », a laissé entendre le Chef de l’Etat qui avertit le Comité de pilotage que l’audit du fichier électoral ne doit pas servir de prétexte pour relancer des contestations politiques. « Je ne veux pas qu’on vous utilise pour ça. Personne ne devra vous utiliser pour ça », a-t-il prévenu. « L »audit du fichier électoral n’a rien à voir avec le Code, ni un troisième mandat de Président de la République », a-t-il insisté mettant en garde contre toute requête de report des élections générales de 2026 au motif d’imperfection du fichier électoral. Il soutient que la recherche du perfectionnisme ne doit pas empêcher la tenue des élections. « On a fait des élections avec la liste informatisée, cette liste-là est la même, le processus est le même, le dispositif est le même, l’outil est le même, je ne veux pas entendre que tant que ce n’est pas parfait, il n’y aura plus d’élection au Bénin », a-t-il martelé renseignant clairement sur ce qu’il attend du Comité de pilotage de l’audit du fichier électoral.« Quelle est la réalité de notre liste ? Et quelles sont les imperfections qu’il faut améliorer ? Quelles sont les imperfections que nous savons pour lesquelles il n’y a peut-être pas encore de solution, mais comment on fait collectivement pour régler ça au fil du temps ? ». Des consignes venant du Président de la République que beaucoup assimilent à de pressions pour faire le travail selon les aspirations du gouvernement. Ils auraient souhaité que le Comité de pilotage qui se révèle un organe apolitique déroule sa mission en toute liberté et indépendance pour produire à la fin un rapport fiable. Et le pouvoir qui a déjà mis à disposition les fonds nécessaires pour la réalisation de l’audit, devra éviter d’exercer une quelconque pression qui pourrait biaiser à terme les résultats.
*Dynamisme Info*