Les fêtes de fin d’année, traditionnellement synonyme de réjouissances, de partage et de dépenses somptueuses, prennent cette année une tournure particulière au Bénin. Entre inflation galopante, pouvoir d’achat en berne et priorités de survie, nombreux sont ceux qui renoncent au faste pour se recentrer sur des besoins essentiels. L’année 2024 a été marquée par une inflation notable au Bénin, impactant les produits de consommation courante tels que le riz, l’huile, ou encore les denrées de fête comme la volaille et les boissons. Cette hausse généralisée des prix est exacerbée par une conjoncture mondiale incertaine, les coûts élevés des importations et une production locale insuffisante pour répondre à la demande. Pour les ménages, le dilemme est évident : sacrifier les festivités ou compromettre les besoins essentiels du foyer. Face à cette réalité, les pratiques festives se réinventent. Les grands repas en famille ou entre amis, jadis incontournables, tendent à être simplifiés. Certains prévoient des célébrations modestes, limitant les dépenses superflues. Les marchés de Noël, autrefois très animés, enregistrent une baisse significative des ventes, selon plusieurs commerçants. Par ailleurs, les décorations de Noël qui illuminaient les rues et les maisons se font plus discrètes. Cette situation impacte également l’ambiance générale. Les fêtes, censées apporter un vent de joie et d’évasion, risquent de perdre leur éclat. Pour certains, le poids des réalités économiques se traduit par une morosité ambiante et un sentiment d’injustice. En revanche, d’autres y voient une opportunité de réinventer les fêtes, en mettant davantage l’accent sur l’esprit communautaire et la solidarité. D’où l’idée de la part des associations caritatives d’organiser des repas pour les plus démunis. Dans ce contexte, le rôle des autorités publiques et des acteurs économiques est central. Si des initiatives comme les marchés subventionnés ou les distributions alimentaires sont saluées, elles restent insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins. Le gouvernement doit repenser ses politiques pour soutenir les ménages et stimuler la production locale afin d’alléger la pression sur les importations. Car, malgré les difficultés, la résilience des Béninois demeure palpable. Si le faste et les paillettes s’estompent, l’essence des fêtes, partage, amour et espoir, reste vivace. Alors que l’année tire à sa fin, la fête de Noël et le Nouvel An deviennent des occasions non pas d’extravagance, mais de réflexion sur l’essentiel, de solidarité et d’optimisme, en espérant des lendemains plus prospères.
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