Protestation des syndicats contre l’interdiction d’un sit-in: Le mal semble plus profond que cela

La Cstb, la Csa-Bénin, la Cgtb et l’Unstb protestent contre  l’interdiction d’un sit-in prévu au ministère du travail et de la fonction Publique. Cette décision constitue selon ces syndicats, une atteinte grave aux droits fondamentaux, notamment ceux de réunion et de manifestation pacifique, pourtant inscrits dans la Constitution béninoise et dans les conventions internationales ratifiées par le pays. Et dans une correspondance à leur signature et adressée au Ministre du travail, les syndicats relèvent une violation des conventions 87 et 98 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la liberté syndicale et la négociation collective. Elles rappellent les répressions violentes des manifestations d’avril et mai derniers, les arrestations jugées arbitraires de travailleurs et les modifications législatives qu’elles qualifient de « représailles » contre le droit de grève et les institutions démocratiques telles que le Conseil Économique et Social ou la Commission Béninoise des Droits de l’Homme. « Que craignez-vous au point de faire le choix d’avilir l’image de notre pays ? », s’interrogent les signataires de la lettre qui appellent à la levée immédiate de l’interdiction pour un dialogue constructif. Un message envoyé au gouvernement sans assurance d’une issue favorable. Et pour cause, dans la restriction des libertés, le gouvernement de la rupture n’a souvent pas taillé d’importance au respect des droits syndicaux pour préserver la démocratie et garantir un climat social apaisé. Les dispositions pour agir sur le droit de grève et ce qui en est suivi sont la preuve que le pouvoir de la rupture n’est visiblement pas prêt pour des concessions sur le chantier des libertés.  Reste aux syndicats de s’organiser autrement pour se faire entendre.

Dynamisme Info

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