Sur bien d’aspects, le Code électoral modifié par les députés du pouvoir et qui restreint le champ de participation aux élections à venir est un danger pour la démocratie. Cet outil comme conçu pour exclure ne met aucune obédience politique en confiance. A moins d’un mécanisme pour assouplir un tant soi peu les dispositions perçues comme crisogènes, il ne sera aisé pour aucune formation politique de s’y conformer pour l’atteinte des objectifs réellement visés. Déjà à commencer par le parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle, plus d’un au regard de ce qui est consigné, se demandent si cela est faisable dans un pays comme le Bénin qui fait encore son petit chemin pour la démocratie. Il faut dire que le document pas du goût de l’opposition, de la société civile et du clergé mais validé par la Cour constitutionnelle le 14 mars 2024 après une douzaine de recours infructueux et promulgué par le Chef de l’Etat, durcit les conditions de participation aux élections générales. Dans une déclaration, l’opposition à travers Les Démocrates fustige l’absence de consensus autour de ce texte fondamental et exhorte le peuple à rester mobilisé et engagé contre l’arbitraire et l’exclusion. Cela n’a pas retenu l’attention des parlementaires du pouvoir qui en réaction aux critiques venant du camp d’en face, trouvent que l’exclusion n’existe nulle part, ni dans les parrainages, ni pour le seuil d’éligibilité étant donné que le Code s’appliquera à tous les partis en 2026, année des élections générales au Bénin. « Nous avons reçu un message du clergé que nous n’avons pas compris. Il y a quelque chose qui me peine simplement : quand on dit que le cadre légal de 2019 a été objet de troubles, sans situer les responsabilités. Certains sont dans les médias et menacent de ne pas respecter le cadre légal. Il n’y a rien de plus crisogène que ça. Le consensus né de la conférence nationale n’a pas permis le développement du pays et le constat ne vient pas de Patrice Talon et de sa mouvance », laissait entendre Orden Alladatin, Président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Des arguments comme pour voiler la réalité qui n’épargnera heureusement aucun regroupement politique. La preuve, en dehors d’autres griefs, le Code électoral modifié ne permet plus les candidatures indépendantes pour reverser tout aux partis politiques. Une sorte de recul dans un pays comme le Bénin qui s’essaie sur le chantier de la démocratie.
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