L’opposante au régime de la rupture incarcérée à la prison de Missérété, Reckya Madougou, laisse découvrir un aperçu du traitement infligé à sa personne depuis 2021. À travers un récit qui fait couler de larmes à ceux qui prennent connaissance du contenu, elle décrit la situation carcérale qui est la sienne et qui se dégrade au quotidien du fait selon son écrit, de la volonté des autorités. Pour l’essentiel, il est à retenir que les droits élémentaires de l’ancienne ministre de la justice, y compris celui de téléphoner à ses enfants sont violés abusivement et de manière discriminante depuis trois ans. Des épisodes qui s’écrivent au moment où tous les détenus, même ceux ayant du sang sur les mains, jouissent au quotidien de leurs droits. Fatiguée de porter la croix de la discrimination à son encontre, Reckya Madougou relate son calvaire et exige des autorités en l’occurrence pénitentiaires, l’exercice de leurs fonctions dans le respect des dispositions de la Constitution. « Je porte ma croix et je vous survivrai, grâce à Dieu quoi que vous m’infligiez comme supplice et humiliations. La véritable ‘’sorcellerie’’, c’est de détenir aux forceps les opposants, les priver de leurs droits fondamentaux et tout tenter pour les museler afin qu’ils soient oubliés et abandonnés », dénonce-t-elle fustigeant le refus voilé opposé à son désir de téléphoner à son enfant à l’approche des examens scolaires. « J’ai suggéré à mes geôliers d’être présents pendant l’appel pour suivre la conversation s’ils le désiraient. Peinés, vos gens m’ont rassurée que j’aurais cette fois là gain de cause…, », écrit Reckya Madougou
qui porte la charge des faits dégradants à son encontre aux officiers débordant de Zèle de même qu’au Directeur Général (DG) de l’Agence Pénitentiaire du Bénin (APB), sans oublier le ministre actuel de la justice.
« J’ai eu l’honneur d’avoir été Garde des Sceaux, Ministre de la justice. Jamais je n’ai instruit aucun procureur, magistrat ni responsable des milieux carcéraux, aux fins de priver quiconque de ses droits, quelles que soient les charges portées contre lui. Au contraire dans mes fonctions, j’ai déployé chaque fois mon énergie à veiller à observer la distance nécessaire pour que justice soit toujours rendue sans penser à l’intérêt du poste que j’occupais. Mon ami et ancien collègue, le Garde des sceaux Victor Topanou en a plusieurs fois témoigné dans certains cercles. Lui et moi avions été confrontés dans un dossier au gouvernement où je suis restée droite dans mes bottes, malgré les conséquences auxquelles je m’exposais potentiellement », rappelle-t-elle invitant à mettre fin aux contre-vérités distillées dans l’opinion en rapport à sa vie carcérale.
« J’ai ouï dire de mes proches toutes les contre-vérités alléguées par les autorités qui se contredisent sur la gestion suppliciante et discriminatoire de ma vie carcérale. Et ce, depuis trois ans. Je sais, avec des preuves que j’ai accumulées au fil du temps pour l’heure du bilan, qu’un agenda spécial de torture m’est particulièrement dédié. Les autorités le savent et nombre de visiteurs connus tout comme anonymes l’ont expérimenté. Ainsi, seule l’administration de la Prison Civile d’Akpro-Missérété (PCAM) a reçu des instructions fermes quant à la nature illégale et féroce du régime carcéral qui m’est imposé ».
Des dénonciations qui accablent la rupture et laissent voir que les droits des détenus en l’occurrence politiques, sont tout sauf respectés.
*Dynamisme Info