Deux futurs décrets sont objet de polémiques et craintes au sein de l’institution forestière. Ils concernent un reversement et une nomination aux grades supérieurs à la direction générale des eaux, forêts et chasses. Le premier est intitulé : projet de décret portant nomination aux grades supérieurs et reversement de 26 fonctionnaires des EFC bénéficiaires des arrêts de la Cour Suprême Numéros 110/CA et 111/CA du 10 juin 2021. Le second, c’est projet de décret portant nomination aux grades supérieurs et reversement de 40 fonctionnaires des EFC bénéficiaires de l’arrêt Numéro 424 du 6 décembre 2019 de la Chambre administrative de la Cour Suprême. Avec ces deux décrets en gestation, ce sont plusieurs millions de francs CFA qui seront débloqués pour servir de rappel à 66 fonctionnaires des eaux, forêts et chasses qui ont usé de tous les moyens pour obtenir une décision de la Cour Suprême qui reste sans recours. L’avènement de ces textes risque de créer un gros trou dans la trésorerie nationale et dans le même temps va générer des frustrations dans ce corps hiérarchisé. Ces deux futurs décrets sont objets de polémiques et craintes au sein de l’institution forestière. Recrutés à la direction générale des eaux, forêts et chasses du Bénin, nombreux sont les bénéficiaires des arrêts de la Cour Suprême qui étaient des sous-officiers détenteurs de diplômes inférieurs. Mais contre toute attente, ils ont présenté des diplômes de Master et autres qui leur ont permis de revendiquer l’accès au cours officier. Une formation a donc été organisée à leur endroit en 2015 et 2019. C’est, renseignent des sources crédibles, forts de ce cours officier suivi, qu’ils ont saisi la plus haute juridiction en matière administrative pour demander à être reversés et à porter des grades supérieurs. La Cour Suprême, sur la base d’une jurisprudence, a accédé à leur requête. Ce qui est reproché à la plupart des bénéficiaires des arrêts de décembre 2019 et juin 2021 de la Cour Suprême, c’est qu’ils ont présenté des diplômes qui ne seraient pas conformes aux parchemins exigés aux fonctionnaires des eaux, forêts et chasses au Bénin. Certains auraient obtenu des Master en droit de l’environnement, d’autres des Master en aménagement du territoire, en géographie. Selon les renseignements qui nous sont parvenus, dans le lot, il y a des détenteurs de diplômes obtenus de façon irrégulière, parfois sans autorisation de l’administration forestière, en violation des textes en vigueur…Or, renseigne-t-on, il faut avoir fait des diplômes de l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi ou de la Faculté des sciences agronomiques pour prétendre être officier forestier. Le président Patrice Talon et ses ministres en charge des finances et du cadre de vie, sont appelés à veiller à la conformité des diplômes présentés.
Dynamisme Info : Edition du 23 Mai 2022