Baromètre des médias africains Bénin 2021: Un rapport au contenu inquiétant pour la liberté d’expression et le financement des médias

L’édition 2021 sur le Bénin du Baromètre des médias africains effective depuis le jeudi 24 mars laisse découvrir un rapport présentant à la fois de bons points et de très mauvais en ce qui concerne la pratique de la liberté d’expression et la situation des médias dans leur globalité. Si ce document bilingue de 118 pages réparties en quatre secteurs dévoilé devant les étudiants en journalisme à l’Université d’Abomey-Calavi fait relever la diversification du paysage médiatique béninois avec l’existence de plusieurs journaux, radios, télés et de sites d’informations, il fait évoquer à travers son contenu la problématique du financement des entreprises de presse coupées du minimum d’appui depuis quelques années. « L’appui de l’Etat à la presse privée et le financement des médias publics institués par la loi n’ont pas été mis en œuvre de façon adéquate ces dernières années », souligne le rapport qui insiste sur le cas des médias privés livrés financièrement à leur sort. On parle du Fonds d’appui pour le développement des médias (Fadem) institué par le Code de l’information et de la communication mais pas encore opérationnel privant les médias du secteur privé de tout financement. Au chapitre Protection et promotion de la liberté d’expression et selon les conclusions du rapport, au Bénin ces trois dernières années, les syndicalistes, les militants des droits humains, les journalistes, les dignitaires des religions endogènes et même les simples citoyens se sentent menacés quand il s’agit d’exercer le droit à la liberté d’expression. Le document rendu public révèle que le Code du numérique constitue aussi une source de crainte pour les citoyens y compris les journalistes. Le rapport fait observer que la détermination avec laquelle les acteurs de la société civile se mobilisaient afin de défendre la cause des médias a fortement baissé ces dernières années. Et même si les médias ne sont pas exempts de tout reproche dans tout ce qui a été dit par le problème récurent noté à leur niveau en rapport avec la rareté des productions d’investigation, il est à retenir globalement du document que bien d’efforts restent à faire sur le chantier de l’indépendance des faiseurs d’opinion et le financement surtout des entreprises de presse. C’est en fait un document à mettre à la disposition d’instances de décisions pour aider à corriger les dysfonctionnements relevés. Il faut rappeler que mis sur pied en 2004 grâce à l’étroite collaboration entre Fesmedia Africa et l’Institut des médias d’Afrique Australie, le Baromètre des médias africains (BMA) est un instrument d’analyse et d’évaluation du paysage médiatique dans différents pays. Tous les trois à quatre ans, un panel de 10 à 12 experts dont des praticiens des médias et des acteurs de la société civile évalue donc la situation des médias dans leur pays. Et c’est l’édition 2021 qui donne à découvrir ce tableau peu reluisant.

Dynamisme Info : Edition du 4 Avril 2022

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