La délégation gouvernementale dépêchée dans le Mono dans le cadre de la tournée de sensibilisation sur la cherté de la vie et composée entre autres du ministre des sports Oswald Homéky, du ministre du cadre de vie José Tonato et du garde des sceaux Sévérin Quenum a enregistré en dehors des interventions classiques, des déclarations pour désapprouver surtout l’approche des autorités face à la situation socioéconomique que traversent les populations. A Lokossa et à Houéyogbé par exemple, pour défaut assurément de coaching, des langues se sont déliées pour laisser entendre le vrai ressenti des citoyens en proie à la cherté de la vie et charger les émissaires de l’exécutif de messages à transmettre au Chef de l’Etat pour les diligences nécessaires. C’est le cas de cet élu local de la commune du député Dakpè Sossou qui n’a pu se retenir en demandant aux dirigeants d’ordonner le desserrage des ceintures par la mise en berne des projets routiers. «Nous allons demander au gouvernement de mettre en berne les chantiers routiers pour nous donner à manger. Nous avons très faim. Nous souhaitons que le gouvernement subventionne tous les produits qui peuvent l’être. Revoyez la situation des AME qui ne perçoivent leurs salaires que sur une période de l’année alors qu’ils doivent survivre toute l’année comme les autres citoyens », a-t-il lâché à la surprise sans doute des émissaires du Chef de l’Etat sur le terrain. Une intervention pas comme les autres abondamment relayée à laquelle s’est ajoutée un peu plus tard une autre provenant d’un citoyen à Houéyogbé. Visiblement remonté contre l’initiative de la tournée, ce citoyen réfute pour qualifier de mensonges les arguments liant la situation de la cherté de la vie à la guerre entre l’Ukraine et la Russie et la pandémie de Covid-19. A suivre les explications de celui qui va même s’intéresser aux rémunérations maintenues cachées des ministres, rien de ce qui est avancé pour tenter de convaincre sur les raisons à la base des difficultés économiques n’est donc pas vérifié. « Je voudrais demander si vous qui êtes autour de cette table, vous souffrez aussi ? Je ne crois pas que vous souffrez… Quand est-ce que cette guerre en Ukraine prendra fin pour qu’on paye les enseignants. ? Laissez cette affaire d’Ukraine puisque ce qu’on vous paie vous est très mirobolant. Faites en sorte que nous qui sommes à la base, qu’on trouve également notre part. Les ministres gagnent des millions de francs CFA alors qu’on fréquente le même marché. Il y a quelque chose qui ne va pas. Nous sommes fatigués, on a faim. Le Président n’a pas demandé notre avis avant de fixer vos salaires », a-t-il craché tout cru à la délégation présente comme pour exprimer la colère murie en silence par tout un peuple. Des propos qui ont sans doute dilué l’enthousiasme de la délégation sur le terrain marquée comme le ministre d’Etat Pascal Koupaki il y a quelques années lors d’un déplacement pareil par une certaine Maman Yannik à Allada. En tous cas, Oswald Homéky, José Tonato, Séverin Quenum et les députés membres de la délégation peineront à oublier les messages qui leur ont été transmis notamment à Lokossa et à Houéyogbé pour la normalisation de la situation actuellement déplorée au plan économique.
Dynamisme Info : Edition du 16 Mai 2022